L’atterrissage de Santé Québec — un défi de gestion des attentes

26 février 2024

Deux mois après l’adoption du projet de loi 15, la mise en place de Santé Québec est bien entamée. Le comité de transition est à l’œuvre. Les appels de candidatures pour les membres du Conseil d’administration et pour la personne qui occupera le poste de président-chef de la direction sont en cours; ils devraient tous être connus d’ici la mi-avril. Nous savons d’ores et déjà que certains grands pans du ministère que sont les infrastructures et les technologies de l’information devraient transférer vers Santé Québec. De plus, le ministre Dubé a exprimé son intention de donner une place prépondérante à la gestion des ressources humaines.

Scepticisme important de la population face à la réforme Dubé

Alors que tout le déploiement se fait à un bon rythme et sans embuches particulières, un sondage Pallas Data1 paru le 6 février dernier démontre que la population est plutôt sceptique quant aux effets de la réforme Dubé. Seulement 16 % de la population a bon espoir qu’elle améliorera la situation.

Ce chiffre peut sembler surprenant compte tenu de l’appui et le respect dont jouit le ministre Dubé. De plus, les groupes d’intérêts étaient globalement ouverts aux changements et ont accueilli plutôt positivement le projet de loi.

Comment expliquer ce clivage ? Évidemment, la séquence de réformes passées du réseau a une influence sur la perception. Cependant, si l’on regarde les choses plus en détail, on se doit de considérer deux autres facteurs.

D’une part, le projet de loi présente essentiellement des modifications aux structures. Depuis la dernière réforme, certains groupes réclamaient des changements pour améliorer la fluidité dans les établissements et favoriser l’interdisciplinarité.

D’autre part, la population est rarement intéressée par les débats de structures. Ce qui importe : un accès rapide à des soins lorsqu’elle en a besoin. Il semble légitime de se questionner sur les conséquences des changements de gouvernance dans les activités au jour le jour. De plus, les résultats du Guichet d’accès à la première ligne sont encore inégaux et la liste d’attente pour les chirurgies a atteint des niveaux records. Les électeurs sont encore à cette étape-ci laissés sur leur faim, bien qu’ils apprécient généralement M. Dubé.

Trouver l'équilibre : Satisfaire les besoins du terrain tout en répondant aux attentes du public

Dans les prochains mois, le ministre devra donc conjuguer avec ces deux réalités : celles des gens qui sont sur le terrain et qui ont des attentes précises, notamment en lien avec l’organisation du travail, et celles de la population, qui veut plus d’accès et à qui on a vendu que le projet de loi 15 améliorerait la situation.

Dans ces circonstances, est-ce possible de faire plaisir à tous ? Se poser la question, c’est y répondre.

Mais à deux ans des élections et compte tenu du niveau de popularité actuel du gouvernement, M. Dubé devra être capable de démontrer à la population une série de petites victoires afin de lui donner espoir dans sa réforme. Si l’aiguille ne bouge pas, les temps pourraient devenir plus difficiles pour le populaire ministre.

1 Philippe J. Fournier, L'actualité. 6 février 2024. En ligne : « Les Québécois ne croient pas à la réforme Dubé »

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